Que vous soyez en couple depuis un an, cinq ans ou dix ans, vous avez probablement déjà parlé d’argent avec votre douce moitié. Peut-être même que le sujet a donné lieu à des discussions pour le moins animées! C’est tout à fait normal : les finances personnelles sont l’un des sujets de discordes les plus fréquents des couples. Heureusement, avec la bonne méthode, il est possible de réduire les frictions.
La méthode « chacun pour soi »
La méthode « chacun pour soi » est souvent utilisée par les jeunes couples qui ont encore peu de biens en commun. Chacun paye ses propres factures (téléphone cellulaire, Internet, électricité, etc.), tandis que le paiement du loyer ou de l’hypothèque est séparé plus ou moins en deux.
Bien que cette méthode vous accorde une certaine indépendance financière, vous pourriez finir par vous sentir lésé(e). Pourquoi? Parce qu’elle ne tient pas compte du revenu de chacun des partenaires ni des dépenses familiales. Sans le réaliser, vous pourriez ainsi assumer plus de dépenses même si vous avez un plus petit salaire.
Le « chacun pour soi » est un frein aux projets familiaux, comme l’achat d’une maison, car chacun met de l’argent de côté sans véritable plan commun à long terme. Une mise en commun des actifs permettrait certainement d’engendrer plus d’intérêts.
Et que dire des imprévus? Sans un compte conjoint dédié aux urgences, vous risquez d’avoir recours plus rapidement au crédit en cas d’événement inattendu.
La méthode du bas de laine commun
Cette méthode est l’une des plus simples et des plus faciles à gérer. Les deux conjoints déposent tous leurs revenus dans le même compte conjoint qui servira à payer les factures, l’épicerie, les assurances et l’hypothèque. Si l’un des deux partenaires doit faire des dépenses personnelles, comme l’achat de vêtements, il utilise ce compte.
Cette manière de gérer l’argent est adoptée par les couples qui ne veulent pas du tout se casser la tête avec un budget, des calculs et de la paperasse.
Pour que cette méthode fonctionne à long terme, vous devez cependant être tous les deux sur la même longueur d’onde. Si vous êtes de nature dépensier (ère) alors que votre partenaire est plutôt économe, des tensions risquent rapidement d’apparaitre.
De plus, cette façon de budgéter s’adresse aux couples qui se font extrêmement confiance. C’est pour cette raison qu’elle est surtout utilisée par les personnes qui sont ensemble depuis plusieurs années ou qui ont des enfants.
La méthode « 50/50 »
Comme son nom l’indique, la méthode « 50/50 » consiste à séparer les dépenses du couple en deux parts égales. Si vous utilisez cette façon de faire, vous payerez chacun la moitié des dépenses familiales.
Bien que cette approche exige un peu plus de calculs que celle du bas de laine commun, elle demeure très simple à gérer mensuellement. La répartition des biens est également plus facile lors d’une éventuelle rupture.
En revanche, elle ne s’adresse pas vraiment aux couples qui ont des salaires et des niveaux d’endettement différents. Dans ce cas, elle peut causer des inégalités, voire des frustrations chez les conjoints.
Par exemple, si votre douce moitié gagne annuellement 20 000 $ de plus que vous, vous trouverez peut-être cela injuste de contribuer aux dépenses de la même manière qu’elle. Il en est de même si vous avez des dettes importantes (voiture, prêt personnel, marge de crédit, carte de crédit, etc.) qui viennent diminuer substantiellement votre budget : vous aurez de la difficulté à respecter les obligations financières du ménage.
La méthode du prorata
La méthode du prorata est celle que choisissent généralement les couples avec d’importantes différences de revenus. Elle permet de séparer les dépenses au prorata du salaire de chacun.
Par exemple, si vous gagnez 30 000 $ de plus que votre amoureux, vous pourriez assumer 60 % des dépenses et votre conjoint, 40 %. De cette façon, votre partenaire a plus de marge de manœuvre pour ses dépenses personnelles.
Lors de vos calculs, assurez-vous cependant de prendre le revenu net, et non le revenu brut de chacun. En effet, les personnes qui gagnent un gros salaire ont un taux d’imposition plus élevé que celles qui gagnent moins; elles en donnent plus au gouvernement.
Payer l’hypothèque sans être propriétaire
Que vous contribuiez à l’hypothèque à 50 % ou au prorata de votre salaire, assurez-vous d’être juridiquement protégé(e) si vous n’êtes pas propriétaire de la maison.
En effet, si votre nom est inscrit à l’hypothèque, mais pas à l’acte de vente, vous serez tenu(e) solidairement et conjointement responsable de son paiement. Autrement dit, si votre partenaire cesse d’assumer ses obligations, vous devrez effectuer seul(e) l’ensemble des versements à venir.
Bien sûr, vous aurez probablement le droit de réclamer à votre partenaire les sommes payées en son nom à la banque. Toutefois, vous devrez sûrement entamer de longues démarches judiciaires pour récupérer votre argent.
Comble de malheur, si votre conjoint décide de vendre la propriété, vous ne recevrez de facto aucun bénéfice, étant donné que vous n’êtes pas copropriétaire de l’immeuble. Si jamais vous rompez, ce sera aussi certainement à vous de quitter la résidence, car elle ne vous appartient pas du point de vue légal.
Pour éviter que ce genre de situation fâcheuse survienne, vous auriez avantage à consulter un notaire ou un avocat. Ce professionnel vous conseillera peut-être d’acheter une partie de la propriété et de faire rédiger une convention de copropriété qui mettra par écrit ce qui arrive avec la maison en cas de rupture. Un contrat de vie commune est un autre document juridique qui vous aidera assurément à prévenir les disputes et les incompréhensions.
À retenir :
- La méthode « chacun pour soi » accorde une certaine indépendance financière aux couples, mais constitue un frein pour les projets communs.
- La méthode du bas de laine commun est facile à gérer, mais peut créer des injustices.
- La méthode « 50/50 » est l’approche la plus juste pour les couples qui ont un revenu et des dettes semblables.
- La méthode du prorata s’adresse aux conjoints qui n’ont pas le même salaire.
- Si vous n’êtes pas propriétaire de la maison, mais que vous payez l’hypothèque, assurez-vous d’être protégé(e) juridiquement.