Vous recevrez un remboursement d’impôt prochainement et vous vous demandez quoi en faire? Si l’optique de se gâter est alléchante, d’autres avenues pourraient plutôt vous permettre d’améliorer votre situation financière… et de faire des économies! Que vous soyez une personne ayant des dettes à rembourser ou une personne cherchant à investir pour l’avenir, voici quelques conseils pour bien utiliser votre retour d’impôt.
Qu’est-ce que le remboursement d’impôt?
La question revient inlassablement chaque année au moment de faire sa déclaration de revenus : de combien sera mon remboursement d’impôt? Si c’est réjouissant de recevoir de l’argent des gouvernements, sachez que c’est en réalité le vôtre, celui que vous avez payé en trop à la source. Le responsable? Le service de paie de votre employeur, qui base les prélèvements d’impôt sur votre revenu, sans tenir compte de vos cotisations à un régime enregistré ni des crédits et des déductions auxquels vous êtes admissibles.
Comment sont calculés les retours d’impôts?
Plusieurs éléments sont pris en compte pour calculer le montant de votre remboursement d’impôt, en fonction de votre contexte personnel et des informations fournies.
- Votre revenu total en incluant les revenus d’emploi, de retraite et de travail indépendant (auquel vous aurez soustrait vos dépenses d’entreprises), les gains en capital, mais aussi les revenus de placements et de location (moins les dépenses de location).
- Vos cotisations à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et à un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP).
- Les déductions auxquelles vous êtes admissible et que vous pourrez soustraire de votre revenu net.
- Les crédits d’impôt remboursables et non remboursables.
- Les montants d’impôt fédéral et provincial prélevés directement à la source et, pour les travailleurs autonomes, les acomptes provisionnels versés durant l’année.
Des outils existent pour vous permettre d’estimer le remboursement auquel vous aurez droit. Il vous suffit de rassembler vos feuillets fiscaux et de suivre les instructions pour faire le calcul.
Conseils pour bien utiliser vos retours d’impôts
Remboursez vos dettes
Et si votre remboursement d’impôt pouvait servir à… rembourser vos dettes? En priorisant celles à taux d’intérêt élevé comme les cartes et les marges de crédit, ou encore les prêts personnels, vous réduirez ainsi les montants payés en intérêts chaque mois. Résultat : vous éliminez vos « mauvaises » dettes plus rapidement et pourrez commencer à épargner pour vos projets. C’est sans compter que vous vous sentirez plus léger, adieu stress financier! Rembourser vos dettes vous permettrait d’améliorer votre cote de crédit et également d’obtenir de meilleurs taux d’intérêt pour de futures demandes de crédit.
Payez votre hypothèque
Si votre hypothèque entre dans la catégorie des « bonnes dettes », il pourrait tout de même être judicieux d’allouer une partie de votre retour d’impôt au remboursement de votre prêt. En accélérant ainsi le règlement de votre hypothèque, vous vous acquitterez plus rapidement de votre solde et paierez moins d’intérêts sur le long terme. Cela s’avère intéressant dans un contexte de taux élevés. Assurez-vous toutefois que les clauses et les modalités de votre contrat vous y autorisent, à défaut de quoi vous pourriez devoir payer des pénalités.
Investissez à long terme
On ne le répétera jamais assez, plus vous investirez tôt, plus vite votre argent fructifie grâce aux intérêts composés. Votre remboursement d’impôt pourrait également vous permettre de prendre de l’avance, ou de rattraper le retard si vous avez des droits inutilisés dans votre REER, votre CELIAPP, votre régime enregistré d’épargne-études (REEE) ou votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI).
Constituez un fond d’urgence
La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, nous devons parfois faire face à des imprévus : voiture à réparer, perte d’emploi ou réfrigérateur à remplacer… C’est là que le fonds d’urgence, qui devrait idéalement être l’équivalent de 3 à 6 mois de votre revenu net, prend tout son sens. En plus de vous aider à faire face aux aléas de la vie plus sereinement, ce coussin de sécurité vous évite d’avoir recours au crédit et de payer des intérêts élevés. Pour commencer à le constituer, rien de plus simple. Il vous suffit d’ouvrir un compte et d’y verser régulièrement un petit montant. D’ici quelques mois, vous aurez amassé une belle somme, sans vous en rendre compte. Votre remboursement d’impôt peut être un bon début pour commencer ce fond d’urgence ou pour vous aider à l’alimenter davantage.
Évitez les dépenses impulsives
Vous êtes de ces personnes qui attendent leur remboursement d’impôt avec impatience pour pouvoir enfin s’offrir cette chose merveilleuse convoitée depuis des mois, ou qui dépensent impulsivement jusqu’à épuisement du compte? C’est tout à fait humain, mais pas forcément très judicieux, surtout si les conseils précédents s’appliquent à vous. Et si, plutôt que de succomber à la tentation maintenant, vous profitiez plus tard de l’argent que vous avez économisé sur les frais d’intérêt en remboursant vos dettes et votre hypothèque? Est-ce que le plaisir que vous procurera ce nouvel accessoire dernier cri vaut le stress financier que vous éprouverez en cas d’imprévu? Établir un budget peut vous aider à y voir plus clair dans vos finances, et à résister à l’envie de l’achat impulsif.
Comment maximiser votre retour d’impôt pour l’année prochaine?
Investissez dans un régime enregistré
Quel que soit votre âge, maximiser votre REER vous permettra d’épargner en vue de votre retraite, tout en profitant d’une déduction fiscale lors de la prochaine déclaration de revenus. Attention toutefois de ne pas dépasser vos droits de cotisation, au risque de devoir payer des pénalités et d’augmenter inutilement votre imposition.
Vous avez des enfants et des droits inutilisés à un régime enregistré d’épargne-études (REEE)? Ne vous privez pas des généreuses subventions gouvernementales qui peuvent atteindre 7 200 $ par enfant.
Si vous envisagez d’acheter une maison, le CELIAPP pourrait bien vous y aider. Comme les cotisations sont déductibles d’impôt, vous profiterez de déductions fiscales, alors que les revenus de placements et les gains en capital fructifieront à l’abri de l’impôt, au même titre que le CELI.
Comme les sommes versées à ce dernier ne sont pas déductibles d’impôt, elles ont l’avantage de pouvoir être retirées en tout temps, sans être imposées, en plus de s’ajouter aux droits de cotisation de l’année suivante.
Utilisez pleinement les déductions fiscales disponibles
Plusieurs autres déductions peuvent vous aider à réduire votre revenu imposable, par exemple :
- Déduction pour gains en capital
- Frais de déménagement
- Frais de garde d’enfants
- Frais financiers et intérêts
Consultez la liste des déductions dont vous pourriez bénéficier au fédéral et au provincial (Québec) pour optimiser votre imposition..
Maximisez les crédits d’impôt
À la différence des déductions fiscales, les crédits d’impôt ne diminuent pas votre revenu imposable. Il en existe deux sortes.
Les crédits d’impôt non remboursables, qui vont réduire l’impôt à payer :
- Dons de bienfaisance
- Frais médicaux
- Montant pour l’achat d’une première habitation (CIAPH)
- Montant pour frais de scolarité
Les crédits d’impôt remboursables, qui peuvent augmenter le montant de votre remboursement :
- Allocation canadienne pour les travailleurs
- Crédit d’impôt pour activités des enfants
- Crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants
- Crédit d’impôt pour solidarité
Pour en savoir plus sur ces crédits d’impôt et connaître ceux qui s’appliquent à votre situation, rendez-vous sur les sites de l’Agence du revenu du Canada (ARC) et de Revenu Québec.
À retenir
- Plusieurs éléments servent à calculer le montant de votre remboursement d’impôt.
- Prioriser le remboursement de vos dettes à taux d’intérêt élevé vous permettra d’économiser les montants payés en intérêts chaque mois.
- Votre remboursement d’impôt pourrait vous aider à prendre de l’avance, ou à rattraper un retard, si vous avez des droits inutilisés dans un REER, un CELIAPP, un REEE ou un CELI.
- À la différence des déductions fiscales, les crédits d’impôt ne diminuent pas votre revenu imposable.
- Les crédits d’impôt non remboursables vont réduire l’impôt à payer, alors que les crédits d’impôt remboursables peuvent augmenter le montant du remboursement auquel vous avez droit.