L’endettement des ménages canadiens fait souvent les manchettes et dans la quasi-totalité des cas, on en parle que négativement. Quand Statistiques Canada dévoilait qu’au premier trimestre de 2017, celui-ci se situait à 166,9%, il est évidemment difficile d’y voir une nouvelle réjouissante. Cela implique que pour chaque dollar de revenu net annuel, la moyenne des ménages doit 1,67$.
Est-il cependant admissible de voir l’endettement sous un meilleur jour ? S’il faut être prudent avec l’utilisation du concept, il est en effet possible de contracter ce que l’on considère comme une bonne dette.<
Dans ce texte, nous décortiquerons quelques exemples pour voir en quoi une dette peut être bonne ou mauvaise. Vous constaterez comment la distinction est parfois très mince.
Qu’est-ce qu’une bonne dette ?
Dans sa version optimale, une bonne dette est celle qui permettra à celui qui la contracte de générer des revenus plus élevés que les frais d’intérêt. On dira ainsi que l’endettement sert de levier pour rapporter de l’argent.
L’achat d’un immeuble à revenus en est un exemple probant. Dans le contexte où vos versements en intérêts sont moins élevés que le profit provenant de la différence entre les loyers et les dépenses, on considèrera votre hypothèque comme une bonne dette. Bien entendu, d’autres facteurs entrent en ligne de compte, dont les coûts d’opportunités liés au temps que vous accordez à la gestion de l’immeuble et à l’investissement d’une mise de fonds, ainsi que le taux d’accroissement de sa valeur. Ici, le financement hypothécaire fait en quelque sorte office de prêt pour se lancer en affaire. Consultez notre article pour en savoir plus sur ce qu’implique la possession d’un immeuble à revenus.
Acheter au lieu de louer. Une bonne dette ?
L’achat d’un condo ou d’une maison pour y vivre n’occasionne évidemment pas les mêmes possibilités de revenu, mais avec les plateformes d’économie du partage comme Airbnb, il est maintenant envisageable de réduire l’impact de la dette en optimisant l’utilisation de la propriété. Puisqu’il est pratiquement impensable pour la majorité de débourser la somme complète d’un seul coup pour l’achat d’une maison, on ne parlera pas d’une bonne ou d’une mauvaise dette, mais plutôt d’une dette saine et de la constitution d’un patrimoine. D’une certaine façon, cela en revient à de l’épargne forcée et le capital peut aussi servir de levier pour un jour effectuer des investissements qui rapporteront un rendement plus élevé que le taux hypothécaire.
Tout dépend de nos besoins et ambitions
Généralement, une bonne dette exclut toutes dépenses contractées à l’aide de financement qui ne serviront qu’à la consommation de biens et services. Si votre budget ne vous place pas en mesure de prévoir un fonds d’urgence, l’achat d’un bien non essentiel à crédit est fort probablement une dette non souhaitable. Cependant, le concept de bonne ou mauvaise dette peut différer en fonction des situations et de la subjectivité de tous et chacun.
Mettre quelques milliers de dollars sur une marge de crédit afin de voyager n’est certes pas une façon de faire qui est saine d’un point de vue budgétaire, mais un globe-trotter y verra un bien maigre prix à payer pour partir à la découverte de nouveaux paysages. En revanche, son comptable lui conseillerait probablement d’économiser pendant quelques mois avant de partir.
Bénéficier de prêts pendant ses études s’apparente à l’exemple précédent, en ce sens que l’acquisition de connaissances a une grande valeur intangible, mais il est tout de même plus facile d’y voir une bonne forme d’endettement puisque l’obtention d’un diplôme universitaire ou d’une formation technique contribue généralement à une carrière plus profitable pécuniairement.
Financer l’achat d’une voiture
L’achat d’une voiture à l’aide d’un financement à taux d’intérêt est dans la grande majorité des cas une mauvaise dette. C’est un bien dont la valeur déprécie rapidement et qui engage beaucoup de frais. Notons que pour ceux dont le métier ou la distance du lieu de travail exige une voiture, cette dette a un coût d’opportunité souvent moins élevé que d’être sans emploi. Bien entendu, la voiture est aussi essentielle pour des raisons familiales, mais dans ces cas, il est souhaitable de s’en tenir à un véhicule qui respecte notre capacité financière.
Financement sans intérêts et programme de points
L’utilisation du crédit peut être très avantageuse dans ces circonstances, mais cela exige une grande discipline. Trop de consommateurs vont se procurer des meubles et autres biens du genre à financements sans paiement ni intérêt pour une certaine durée de temps sans prévoir de mettre de côté l’argent nécessaire pour effectuer le versement à l’expiration. Il en est de même pour les programmes de récompenses de cartes de crédit. Si vous mettez tout sur votre carte en but d’obtenir une remise de 1 % tandis que vous payez des intérêts de 19 % sur un solde impayé, vous feriez mieux de freiner vos dépenses.
Parfois, l’aide d’un conseiller peut permettre d’y voir plus clair. Pour tout ce qui touche au financement hypothécaire et aux options qui s’offrent à vous, consultez un courtier Multi-Prêts.
Ce qu’il faut retenir
- Dans sa version optimale, une bonne dette est celle qui permettra à celui qui la contracte de générer des revenus plus élevés que les frais d’intérêt. On dira ainsi que l’endettement sert de levier pour rapporter de l’argent.
- L’achat d’un immeuble à revenus en est un exemple probant. Dans le contexte où vos versements en intérêts sont moins élevés que votre profit provenant de la différence entre les loyers et les dépenses, on considèrera votre hypothèque comme une bonne dette.
- L’achat d’une maison : d’une certaine façon, cela en revient à de l’épargne forcée et le capital peut aussi servir de levier pour un jour effectuer des investissements qui rapporteront un rendement plus élevé que le taux hypothécaire.